Les réformés au Luxembourg

Le Grand-Duché de Luxembourg (L) avec sa monarchie constitutionnelle (selon le Traité de Londres  en 1830), situé entre la République Française au sud, la République Fédérale d’Allemagne à l’est et le Royaume de Belgique à l’ouest et au nord, a plus de 520.000 habitants parmi lesquels plus de 220.000 travailleurs immigrés. Comme la Réforme n’a guère pris racine sur le territoire, la population est en grande majorité catholique. En 1982 l’Etat signa une convention avec l’Eglise Protestante Réformée du Luxembourg. Les conventions avec les autres Eglises et la Communauté israëlite suivirent en 1997 ainsi que la convention au sujet de l’enseignement religieux avec l’Archevêché.

Napoléon 1er (1769-1821) décréta en 1802 la loi du »18 germinal an X relative à l’organisation des cultes« qui régla les relations entre l’Etat et les Fabriques d’Eglises jusqu’à nos jours. Les «Articles organiques des cultes protestants» forment la base pour les conventions avec l’Eglise Protestante Réfromée. L’Etat garantit les droits et les libertés de ses habitants et le libre choix de la religion par la constitution de 1868. L’Archevêque, l’Evêque de l’Eglise orthodoxe grecque, les Pasteurs titulaires et le Grand-Rabbin sont «chef de culte». Les droits de l’Etat pour leur nomination et leur installation sont l’objet des conventions ainsi dans la convention de reconnaissance de l’Eglise Protestante Réformée du 23 novembre 1982.

Une minorité petite mais très fière et consciente de sa tradition représente le protestantisme luxembourgeois. L’histoire du protestantisme est née au début du 19e siècle. Jusqu’à cette époque  les protestants ne reçurent qu’exceptionnellement la permission de s’installer sur le territoire et en particulier sur le territoire de la Ville de Luxembourg. La population purement catholique considéra l’acte des hommes et des femmes protestants de s’établir au Luxembourg comme une attaque à l’unité confessionnelle qui réunit les Luxembourgeois dans le même esprit au pied des autels. D’accepter les protestants signifia selon leur avis un dérangement considérable de la paix publique. Pourtant cette attitude ne put pas empêcher l’établissement des hommes et des femmes protestants.

Le Congrès de Vienne en 1814/1815 a promu le Duché catholique du Luxembourg en Grand-Duché et on l’attacha étroitement à la maison de Orange – Nassau. En même temps il fut relié avec le « Deutsche Bund ». Pour garantir sa neutralité une garnison prussienne y prit ses quartiers. En conséquence il fallut une aumônerie pour les soldats protestants, les fonctionnaires et leurs familles ainsi que pour les habitants protestants encore rares en ville et à la campagne. L’aumônerie s’effectua tout d’abord avec le support de la Maison Grand-Ducale par les prédicateurs et les aumôniers de la garnison et de la Cour. Après le départ de la garnison prussienne en 1867 les protestants ont fondé  des communautés religieuses en ville et à la campagne.

 

L’expansion industrielle fit appel à des ouvriers qualifiés, des patrons, des artisans et des commerçants et leurs familles parmi lesquels il y avait un bon nombre de protestants au sud du pays et en particulier dans le canton d’ Esch.
Les communautés protestantes dispersées au sud du pays se basèrent sur l’industrialisation du paysage – d’un paysage qui était jadis purement agricole et en plus faiblement peuplé – quand des milliers trouvèrent des emplois dans les mines, la sidérurgie et la construction des chemins de fer. Plus d’un tiers de la population totale s’accumula dans le canton d’Esch, ne formant qu’un dixième du territoire luxembourgeois. Les ouvriers attendirent de l’Eglise protestante une assistance pour leurs problèmes et leurs souhaits. On fonda des foyers protestants de femmes qui s’occupèrent de l’assistance sociale.

L’Eglise Protestante Réformée est cofondateur du «Conseil d’Eglises chrétiennes au Luxembourg» en 1997. Elle est membre de la Conférence des Eglises européennes (CEE) et de la Communion d’Eglises protestantes en Europe (CEPE). L’Eglise Réformée fait également partie de la Communion mondiale d’Eglises réformées (CMER) et du «Reformierter Bund».