Résumé de la prédication en français

Culte de lecture, 15.06.2025 – Dimanche de la Trinité
« Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous! » (2e Epître aux Corinthiens 13,13)

A :

Chers frères et sœurs, aujourd’hui, nous fêtons le dimanche de la Trinité. C’est le début de la plus longue période de fêtes de notre année liturgique.
Les dimanches de l’Avent, il n’y en a que quatre. Après Noël, cette année, nous avons eu seulement quatre dimanches « après l’Épiphanie ». Et le temps de la Passion, lui aussi, ne compte que six dimanches.
Mais cette fois, il y aura 20 dimanches « après la Trinité ».
Et peut-être que certains, jeunes ou moins jeunes, se demandent :
Quel est donc ce dimanche si spécial, dont l’écho dure vingt semaines ?

Prenons donc un moment pour réfléchir tranquillement. Que veut dire ce mot : Trinité ?

B :

Ce mot « Trinité » vient du latin Tri-unitas, ce qui signifie : « Trois-en-un ». C’est la manière chrétienne de dire que le seul et unique Dieu se manifeste à nous de trois façons différentes.

Et franchement : vous avez de la chance aujourd’hui ! Il n’y a pas un théologien sur la chaire qui vous ferait un grand discours savant. Non, nous allons simplement nous demander : qu’est-ce que cela veut dire pour nous, gens ordinaires, croyants du dimanche ?

Cela a sûrement un lien avec ce que nous avons dit ensemble tout à l’heure dans le Credo : « Je crois en Dieu, le Père tout-puissant… » Mais… est-ce que nous comprenons vraiment ce que nous disons si facilement ?

A :

Au départ, il y a ce Dieu unique, créateur du ciel et de la terre, comme nous venons de le confesser. Cela signifie : tout ce qui existe vient de lui. En dehors de Dieu et de ses créatures, il n’y a rien.

Mais plus les humains comprennent le monde, plus ce Créateur devient grand à leurs yeux. Si on regarde rapidement l’histoire de l’humanité :
Au début, les gens vivaient sur une terre plate, limitée à ce qu’ils voyaient autour d’eux. Puis on a découvert que la Terre est une sphère, en mouvement autour du soleil, lui-même dans une galaxie parmi des milliards d’autres… Et plus la science avance, plus l’univers nous dépasse… Et ce Dieu créateur devient de plus en plus immense – jusqu’à nous sembler presque incompréhensible.

B :

Pas étonnant, alors, que certains aient voulu expliquer Dieu aux autres. Et souvent, ce sont les puissants qui l’ont fait. Ils disaient : Dieu veut ceci… Dieu interdit cela… Et ils ajoutaient : Il faut faire des sacrifices pour plaire à Dieu. En réalité, ces sacrifices – qu’il s’agisse de biens, d’argent ou de soumission – étaient pour eux-mêmes… C’est comme ça qu’est née l’idée de hiérarchie, littéralement : « pouvoir sacré ».

Mais ce pouvoir était entre les mains de quelques-uns, qui prétendaient savoir ce que Dieu voulait. Et tout le monde devait leur obéir.

Vous voyez ? Le mot « Créateur du ciel et de la terre » semble simple… Mais il a parfois servi à justifier des abus.

A :

C’est pourquoi, peut-être, ce Dieu tout-puissant a fini par secouer la tête devant ce que faisaient les humains… Car quand il a créé le monde, ce n’était pas pour que les gens se battent les uns contre les autres. Il voulait un monde de vie en commun, pas de compétition.

Par la bouche des prophètes, il a dit : N’oubliez pas que je suis votre Père. La vie commence là où il y a de l’amour, entre un père et une mère. C’est ce que j’ai voulu. C’est l’amour qui permet à la vie de continuer.

B :

Imaginez un nouveau-né. Il pleure. Les parents savent : il a faim. La mère veut allaiter, le père cherche comment aider. Et si un voisin disait : Attendez ! Ce bébé doit d’abord vous prouver qu’il le mérite ! Personne ne prendrait cela au sérieux ! Parce que la vie a besoin d’amour, pas de mérite. Ce n’est pas la force qui fait vivre, c’est l’amour.

C’est pourquoi le verset le plus important de toute la Bible est : « Dieu est amour. Et celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. » (1e Épître de Jean 4,16)

A :

Et c’est là que vient le Fils, dans notre confession de foi. Il représente cet amour qui donne tout, même sa vie. Regardez la parabole du fils perdu : ce n’est pas nous (en tant qu’enfants perdus) qui faisons un sacrifice, c’est le père qui offre son pardon et son amour.

C’est cela, Jésus-Christ : le Fils de Dieu, qui montre que Dieu donne, parce qu’il aime. Il ne se lasse jamais de nous le dire : c’est l’amour qui fait vivre le monde. Et le plus grand, dit Jésus, ce n’est pas celui qui domine, mais celui qui sert les autres.

B :

Mais beaucoup de ses auditeurs disaient : Ça ne marchera jamais. Et ils préféraient penser à leur propre sécurité, à leur confort.

Mais en vivant seulement pour soi, on oublie facilement les autres. Et pourtant : nous ne pouvons être heureux qu’avec les autres, pas contre les autres.

A :

C’est vrai. On parle souvent de « vivre ensemble », mais trop souvent nous vivons les uns contre les autres. Et même la foi peut devenir un prétexte pour cela : Moi, je sais mieux que toi ! – voilà ce que l’on entend parfois entre religions, ou même entre chrétiens. Pensez aux croisades, aux guerres de religion, à la colonisation. Tant de fois, on a agi au nom de Dieu… en pensant qu’il était forcément de notre côté. Mais cela a souvent ouvert la porte à l’injustice, et a discrédité la foi.

B :

Aujourd’hui encore, nous le voyons : De plus en plus de gens quittent les Églises. On dit : La foi, c’est privé. Mais ce n’est pas vrai : la foi influence la vie en société.

Certes, chez nous, les conflits religieux ne débouchent pas immédiatement sur des affrontements armés, mais nous assistons également à des émeutes violentes ici, en Europe centrale.

A :

Mais même si nous affirmons vivre en paix les uns avec les autres, les questions religieuses limitent nos interactions. Il y a des tensions : Sur les réseaux sociaux, certaines pages ne peuvent plus être ouvertes car trop choquants. Des regards de travers sur une femme voilée. Un malaise quand quelqu’un fait un signe de croix au restaurant on détourne rapidement les yeux.

Peut-être est-ce pour cela que la fête de la Trinité est si peu connue. Mais à tort. Car tout cela est résumé dans le verset de notre prédication d’aujourd’hui :

B :

« Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous. » (2 Corinthiens 13,13)

A :

Voilà ce qu’est la Trinité :
La grâce du Christ, qui nous dit que nous n’avons pas besoin de « mériter » l’amour de Dieu (et nous ne la pouvons pas acheter non plus).
L’amour du Père, qui a tout créé pour la vie (par amour et non par cupidité).
La communion de l’Esprit, qui nous relie les uns aux autres.

B :

Et là, nous voyons bien : même ici, dans ce culte, nous en sommes encore au début. Il nous faut donc ces vingt dimanches après la Trinité pour mieux comprendre : Quel monde merveilleux ce serait, si cette grâce, cet amour, et cette communion étaient vécus par tous.

Notre vie quotidienne n’est pas le contraire du dimanche. Chaque jour de la semaine peut devenir un jour où nous essayons de vivre ce que nous avons entendu ici : Que Dieu nous a créés pour vivre ensemble, avec confiance et amour.

A :

Mais – pardon ! – nous voulions simplement vous partager quelques pensées pour les jours à venir. Peut-être pourrons-nous, dimanche prochain, le premier après la Trinité, continuer à réfléchir :
Comment vivre heureux aujourd’hui – et partager ce bonheur avec les autres. Non pas par orgueil ou certitude, mais en faisant confiance à cette parole : « La grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous. » – Amen